3D et marketing : révolutionner le visuel des marques
Hugo Borensztein, cofondateur de OMI, est l’invité de l’épisode 54 de Data Driven 101. Avec une passion pour l’innovation et une vision stratégique, Hugo nous plonge dans l’univers de la production automatisée de visuels en 3D pour les marques. OMI apporte une solution révolutionnaire permettant d’automatiser une partie de la création de visuels photos et vidéos, une nécessité quotidienne pour les marques sur divers canaux de distribution.
Marc 00:00:00 – 00:00:09 : Aujourd’hui, je reçois Hugo Borenstein, cofondateur de OMI. OMI est une app de 3D qui permet aux marques d’automatiser la production de visuels produits. Bonjour Hugo.
Hugo 00:00:09 – 00:00:10 : Salut Marc.
Marc 00:00:10 – 00:00:14 : Alors Hugo, est-ce que tu peux nous parler de OMI et qu’est-ce que vous faites exactement ?
Hugo 00:00:14 – 00:01:10 : En étant bref, j’imagine que tu ne veux pas que je sois trop long parce que c’est une grande histoire. OMI, c’est une app qui va faire ses 4 ans en mars, que j’ai cofondé avec mon frère Paul, qui part d’un besoin qu’on les marque. Alors tu travailles avec des marques, tu en connais, on en connaît tous. Les marques, le contenu visuel, c’est comme l’électricité pour elles. Elles en ont besoin tout le temps pour tous les réseaux, leur site e-commerce, leur campagne d’acquisition, leur magasin. C’est vital et c’est quotidien comme besoin. Et avec mon frère, on s’est dit comment est-ce qu’on peut apporter une innovation en automatisant une partie de la génération de ces images qu’a donné OMI, qui est donc, tu l’as très bien dit, une app de 3D. qui permet aux marques d’automatiser une partie de leur création de visuels photos et vidéos. Une de nos grosses innovations, c’est qu’on a la vidéo qu’elles diffusent ensuite partout sur tout leur réseau. Donc à nouveau, leur Insta, leur CMS, leur Marketplace, même leur magasin. On est une équipe de 41. Je crois que j’ai le dernier chiffre à jour. Ça a grossi vite parce qu’on était cinq il y a à peine une année. Startup qui fonctionne sur de la levée de fonds, donc qui a eu une grande phase de recherche et de développement et qui est go-to-market depuis quelques mois maintenant.
Marc 00:01:11 – 00:01:22 : Ok. Alors, si on prend vraiment le process client de A à Z, le client arrive, il a un produit, il veut faire des visuels pour son marketing, etc. Tu as fait une liste exhaustive. Comment ça se passe ?
Hugo 00:01:22 – 00:02:43 : Alors si on prend tout le process client, ça part vraiment du peigne qu’il a. Donc en fait, il galère à avoir des visuels à l’heure, de qualité. Là, tu es en train de filmer ce podcast, donc on voit bien que c’est un métier, c’est compliqué, c’est professionnel de créer du contenu. Et donc il est en galère, il n’a pas de visuel pour sa dernière campagne, son lancement de produit, faire un bundle, lancer un marché, contextualiser un contenu, etc. Donc il vient vers nous avec son produit, on transforme son produit en objet 3D, ça on appelle ça la modélisation 3D. Je sais que tu aimes bien être technique, donc on peut poser plein de questions sur le sujet. C’est une méthode, nous on utilise une variété de méthodes pour transformer le produit physique en objet 3D, puis après il est sur l’app, sur OMI, donc nous on n’est pas une agence, c’est vraiment un logiciel qui ensuite va générer du contenu en fonction des critères que rentre le client, donc il va dire ma plateforme de marque c’est plutôt un style minimaliste dans les tons rose pâle, et l’app va générer pour lui… un flux continu de photos et de vidéos qu’il peut après éditer, il peut modifier et surtout distribuer pour alimenter ses différents canaux et atteindre ses objectifs. Le contenu, c’est le premier frein à la performance des marques. J’imagine qu’on va en parler, mais tu es un utilisateur d’Instagram, j’imagine. J’ai oublié de dire que j’ai passé avant ça six ans chez Meta où je m’occupais de plusieurs marchés. Peut-être que toi, tu n’utilises pas. Ce n’est pas bien si tu n’utilises pas. Il faut qu’on t’ouvre un compte Instagram, mais je suis sûr que tu utilises. Et en fait, tu balayes tout le temps les contenus, toute la journée. Tu vois, tu as un fil d’actualité et tu ne fais que scroller, scroller, scroller, scroller. Donc, tu as un enjeu de volume et de maintenir ta qualité. Donc, on règle ces deux gros problèmes. Te proposer un volume de contenu de visuel photo qui soit de qualité hyper pro. La 3D, chez nous, c’est photo réaliste, ça ressemble à une vraie photo.
Marc 00:02:44 – 00:03:07 : Oui. Donc, si on compare un peu la version où on aurait donné ça à des professionnels qui vont modéliser de façon manuelle avec des outils comme Blender, etc. Vous, vous êtes un éditeur un peu alternatif à ça. ou est-ce que À un moment donné, les gens peuvent décider de basculer sur Blender. Vous vivez en parallèle du monde des professionnels que vous automatisez d’une certaine façon ?
Hugo 00:03:07 – 00:04:36 : C’est une super bonne question. Alors nous, toute la techno, elle part d’énormément de papiers en open source et on utilise notamment beaucoup de technologies Blender. Blender, pour celles et ceux qui ne connaissent pas, c’est un logiciel de, pas de modélisation, mais de rendu 3D. Il y a une partie modélisation, mais surtout de rendu 3D, c’est un moteur de rendu en open source qui fête ses 20 ans, je crois que c’est 96, c’est les années 95, donc ça commence à être vieux et que nous, on exploite. La différence principale, elle est dans l’absence de compétences techniques. Donc nous, on équipe des e-commerce managers, des e-merchandising managers, des social media managers, donc vraiment des gens qui ont zéro compétence technique, qui ne savent pas prendre une photo, même avec leur iPhone. Le max du max de la compétence technique qu’ils peuvent avoir, et ce n’est pas toujours le cas, c’est Canva. Donc voilà, la première innovation, c’est une innovation produit. On a rendu ça super simple et tu n’as besoin d’aucune compétence technique. Tout le monde peut aller faire un essai gratuit sur notre site, sur omi.so, je fais une petite perruche de publicité, et puis tester l’app. Pour voir ce que ça donne, besoin vraiment de zéro compétence ni en graphisme, ni même créative. Tu n’as pas besoin d’avoir une idée. L’app génère de la créativité, des visuels différents en fonction de ton input branding pour toi. Et puis après, c’est qu’on est en one-stop-shop de la création de visuels. Donc on fait la photo, on fait la vidéo, on fait l’intégration d’un objet 3D sur ton site internet. Tu sais, parfois tu as des expériences où tu peux manipuler, notamment sur mobile, un objet 3D directement depuis une fiche produit. Il y en a beaucoup aujourd’hui qui sont « powered by biomi ». Et donc voilà la vraie innovation c’est qu’on a rendu tout hyper simple et puis que tout est accessible à un prix imbattable. on est par rapport à un photographe 5-6 fois moins cher et par rapport à une agence 3D 10-20-30 fois ça dépend à qui tu parles moins cher.
Marc 00:04:37 – 00:04:41 : Alors, comment a démarré l’aventure ? Qu’est-ce qui vous a mis le pied à l’étrier avec ton frère ?
Hugo 00:04:41 – 00:06:14 : Écoute, c’est une histoire que je raconte beaucoup en ce moment. On me pose beaucoup la question. Donc, je vais te raconter en détail. Déjà, c’est l’envie de travailler avec mon frère. Mon frère, lui, c’est un profil beaucoup plus technique. Moi, je suis un product et un sales guy. Et lui, c’est un développeur. Il est passé chez Zenly, qui est une boîte qui a été rachetée par Snap il y a quelques années, et puis chez Payfit que tout le monde connaît. j’espère que tout le monde l’utilise, très belle boîte française. Et déjà, c’est l’envie de faire quelque chose ensemble, évidemment. Quand on était gamins, on créait des jeux de société ensemble, on inventait mille histoires, mille aventures. Là, c’est grandeur nature. Évidemment, ça, c’est exceptionnel et c’est un plaisir quotidien qu’on a à travailler ensemble. Et puis, c’est le pain. Moi, quand j’étais chez Meta, j’avais la question tout le temps, méditerranement tout le temps. Tu as des clients chez Meta qui investissent, certains, des plans médias, quasiment un milliard d’euros sur Meta. Quand tu mets un milliard d’euros en médias, en publicité, il faut suivre la cadence en production de contenu parce que ça veut dire que tu as des centaines de campagnes, des milliers de variations de tes créas, etc. Donc, c’est vraiment partie du peigne publicitaire. Historiquement, on appelle ça la fatigue créative. C’est le fait qu’une pub, quand elle est trop distribuée, si toi, on te montre 15 fois la même pub, à la fin, tu ne vas même plus lui accorder une demi-seconde de temps, tu vas passer à autre chose. Donc, il faut renouveler ton contenu sans cesse. Il faut sans cesse innover visuellement. Et il n’y avait pas de solution. Il n’y avait zéro solution. C’est comme ça qu’on s’est lancé. Et puis après, le champ des possibles s’est élargi. Puisqu’aujourd’hui, le cas principal d’usage, ce n’est plus le social media. Ça, c’est le deuxième. C’est surtout le e-commerce. Créer des fiches produits, créer des bundles produits, contextualiser ta bannière. Quand c’est Noël, tu ne mets pas la même bannière que quand c’est la Saint-Valentin. Mais c’est vraiment parti. Je pense que là, on a été efficace et bon. Ça a été de partir du pain utilisateur et de co-construire dès le début avec nos utilisateurs un vrai produit qui règle un vrai pain et pas un produit… théorique qui règle un peigne qui existe que dans ta tête.
Marc 00:06:14 – 00:06:42 : D’accord. Alors vous avez décidé de vous focaliser sur ce produit. Il y a de la 3D, mais si on compare des choses équivalentes, on pense à toutes ces applications qui enlèvent le fond d’écran et le background. et qui remplace par des images qui mettent une ombre, etc. Je pense à PhotoRoom, à ClipDrop, etc. Vous avez une stratégie vraiment de niche là-dessus. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu cette stratégie, vraiment l’aspect business ?
Hugo 00:06:42 – 00:10:32 : Décidément, une autre question qu’on me pose beaucoup en ce moment. Je vois que tu es bien renseigné. Écoute, c’est hyper intéressant parce que déjà, c’est un secteur où tu as de l’innovation de tous les côtés. PhotoRoom, maintenant les chiffres sont publics, 50 millions de revenus récurrents, c’est une success story incroyable. Ça fait ce que tu viens de dire, ça permet de créer du contenu à la volée simplement. Mais ce que je veux dire, c’est que tu as de l’innovation vraiment en haut du marché, au milieu du marché, en bas du marché. PhotoRoom, c’est le prosumer qui cible. Donc, tu veux vendre ton pull ou ton jean en seconde main et tu veux faire une meilleure photo que devant ton mur. Tu prends en photo, ça va t’enlever le fond et te remettre une ombre. Ça va faire un contenu qui est plus quali, donc qui va performer plus. Nous, on a d’abord une innovation de positionnement marketing. Nos clients, c’est Clarins, des marques de L’Oréal, Nestlé. Il y en a plein. On a plus de 1 000 marques abonnées, donc on a beaucoup de clients, mais qui sont up market, donc qui sont vraiment soit le mid market, soit ce qu’on appelle l’enterprise, des grands comptes. Et eux, la problématique qu’on règle, c’est celle que je t’ai décrite, donc le volume, la flexibilité. Mais tu as un critère que si tu ne l’as pas craqué, tu ne peux pas servir ce segment, c’est la qualité. Et donc, les PhotoRoom et plein d’autres, en fait, c’est hyper intéressant pour le consommateur. Et tu vois, c’est des applications qui valent 40 euros par an, donc c’est vraiment destiné au grand public. Et il n’y a pas cet enjeu de qualité parfaite. Nous, nos clients, ils ont besoin d’une qualité parfaite au pixel près. Les marques dont je t’ai parlé, c’est des marques sérieuses. Et en fait, leur asset principal, c’est vraiment la qualité de leur contenu et de leur image de marque. Nous, on permet ça parce que la 3D te donne une flexibilité complète. Donc, ce n’est pas juste qu’on fait semblant d’ajouter une ombre, c’est l’ombre calculée en temps réel en fonction de où est-ce que tu as mis la lumière dans ta scène, est-ce que tu as mis un ciel bleu, est-ce que tu as mis un sous-bois dans une forêt, est-ce que tu es dans une salle de bain avec de la transparence partout, est-ce que tu es dans un bel appartement avec des fenêtres vers l’extérieur, etc. Donc, tu as une qualité et un contrôle absolu. C’est le premier point. C’est comme ça qu’on peut servir le haut du marché beaucoup plus efficacement. Et d’ailleurs, on ne croise jamais PhotoRoom parce que la qualité n’est pas suffisante pour ce segment-là. Le deuxième point, c’est que la 3D, tu as toutes les dimensions. Donc c’est comme là, tous les deux, on est assis ensemble et puis on a l’espace. Donc je peux me déplacer autour de toi, je peux me mettre au-dessus, etc. Ton produit, tu peux manipuler pareil. Tu peux te mettre au-dessus du produit, sur le côté, le coucher, le mettre en l’air, lui faire faire une animation 360. Tu as vraiment tous les angles et donc tu as une créativité. qui est couplé à cette qualité dont je te parlais, en fait décuplé, qui est une sorte de super pouvoir. Nous, notre business, ce n’est pas de faire des petits motions photos comme peut faire PhotoRoom. À nouveau, c’est exceptionnel ce que fait PhotoRoom, mais ce n’est pas du tout le même marché. Nous, c’est de remplacer la vraie photographie produit que tu ferais comme dans ce studio. On a de l’éclairage, on a des micros. Si tu veux faire ça pour un shoot produit, tu as besoin de toute une équipe, tu as besoin de gros moyens. Nous, on fait tomber cette barrière-là, couplée à ce que je t’ai dit sur la simplicité, l’absence de technicité ou de créativité. Puis après, je suis sûr que tu vas avoir des questions sur ça, mais tu as aussi le fait que la 3D, c’est l’interactivité et l’enjeu qu’on les marque. Là, on parle des marques, c’est notre sujet, mais c’est le cas de tu vends un service en ligne, peu importe ton activité. Ton enjeu principal, c’est de supprimer la barrière entre toi et ton client qui est instauré par l’écran. Quand je suis dans un magasin, le produit, je peux le toucher, je peux le manipuler, je peux le sentir, je peux voir à quoi il ressemble. Quand je suis en ligne, j’ai une photo. Et souvent, je n’ai pas grand-chose comme photo. Je n’ai pas forcément une photo de qualité parce que c’est très compliqué de produire du contenu de qualité. Imagine, tu vends des bouteilles, il faut que le reflet soit parfait, l’ongle soit bien placé, la transparence et tout le machin. 3D, tu fais ça en un clic et c’est toujours la bouteille parfaite. Et donc… Tu peux aller encore plus loin avec la 3D parce que tu peux aller jusqu’à intégrer un objet 3D, on appelle ça une visionneuse 3D, sur ta page produit. Et donc, tu peux manipuler un objet à distance depuis ton téléphone. Et donc là, tu recrées de l’expérience client, de l’expérience d’achat, tu effaces une partie de cette distance que tu as avec ton prospect, avec ton client, et tu gamifies, tu l’engages beaucoup plus dans ton parcours d’achat e-commerce. Voilà, c’est vraiment des technos différentes avec des avantages différents. Mais ce qui est super excitant, c’est que c’est un field où ça innove. Mais matin, midi et soir, tu as tous les jours une nouvelle boîte qui se lance. On adore parce que quand on s’est lancé en 2020, on était deux. Il y avait un photo qui était un peu plus vieux que nous et nous. Tu n’avais pas encore toute cette offre.
Marc 00:10:32 – 00:11:01 : Alors si on prend un peu le pipeline techniquement de ce qui se passe chez vous, de ce que je comprends, vous allez modéliser en 3D quelque chose qui a été photographié. Sur cette étape, on pourra en parler, mais il y a de l’IA. Éventuellement, vous allez introduire un décor extérieur qui utilise de l’IA générative. Et une fois qu’on a fait ça, le reste, ce n’est plus de l’IA, c’est de la modélisation 3D. C’est une ombre, une projection. une caméra, etc., un rendu. Enfin, c’est du blender.
Hugo 00:11:01 – 00:13:24 : Alors, c’est presque ça. Pour te le remettre dans l’ordre. Donc, modéliser le produit, on peut le faire à partir d’une image. Là, on utilise des technos d’IA. Parfois, on le fait aussi à la main. Quand on parle d’un client hyper pointu, hyper précis, ceux que je t’ai cités, par exemple, on va le faire manuellement parce que tu as besoin de ce contrôle-là parfait. Nous, on est très fiers de ne pas outsourcer la modélisation des produits. Elle est faite en interne. Elle est faite principalement à Paris et en Angleterre. On a deux équipes. Mais tout le monde est dans la boîte. Donc, ça, c’est un truc dont on est assez fiers parce que ce n’est pas facile en termes de coûts. On y est arrivé. Oui. ça peut être avec des techniques de photogrammétrie. donc ça en ce moment tes auditeurs les plus chevronnés ils ont suivi les nerfs les gauches splatting qui sont toutes ces nouvelles technologies qui permettent à partir d’une projection de lumière de reconstruire un objet. nous on investit beaucoup depuis très longtemps dessus pour les gamers. dans ton audience on travaille notamment avec le mec qui a scanné tous les assets de Last of Us 1 et 2 donc une espèce de monstre qui nous a pris laisse tomber. je pense que c’est bon. c’est la discussion que j’ai mis le plus de temps à réussir à avoir et à le choper mais on l’a chopé. Et donc, on a aussi un studio de scanning à Paris, qui n’est pas très loin, qui est à la chaussée d’Antin. Et donc ça, c’est plusieurs centaines de caméras qui capturent la lumière qui est projetée sur les produits pour les reconstruire. On a beaucoup de techno, beaucoup de recherche propriétaire. On a une équipe qui est dédiée depuis 2021 à ce sujet-là. Donc ça, c’est la partie transformation du produit en objet 3D. Et ensuite, il est sur l’app et nous, on ne fait plus rien. Là, c’est le client qui fait. Donc, on aimait bien dire avant, on ne le dit plus parce qu’on est plus que ça, mais qu’on était le canevas de la 3D. Ce qu’on veut dire quand on dit canevas de la 3D, c’est que, à nouveau, pas de compétences techniques, besoin d’aucune compétence créative, et c’est un système de template. Donc, tu arrives sur l’app, à nouveau, aller faire un test, comme sur Netflix, et tu as des milliers de templates en fonction de ce que tu aimes, ce que tu n’aimes pas, tu paramètres au début ton compte, et tu as ton produit dedans. Donc, tu arrives, tu as des milliers de templates avec ton produit dedans. Les templates chez nous, c’est un beau fond juste coloré, abstrait avec un petit support ou un petit accessoire comme une forêt exotique, comme la plage, comme un appart à New York, ce que tu veux, il n’y a aucune limite grâce à la flexibilité dont on parlait qui est permise par cette technologie. Et le client choisit ce qu’il veut faire. Donc, est-ce qu’il veut mettre ce produit-là, changer le produit, mettre plusieurs produits ensemble ? Est-ce qu’il a besoin d’un format vertical ? Ici, on est chez les pros de la vidéo. Donc, en story Insta, tu as besoin d’un format vertical. En YouTube, tu as besoin d’un format horizontal. Pour du Facebook ou en Ads ou du Insta, tu vas avoir besoin d’un carré, d’un format portrait pour LinkedIn, etc. Donc, il exporte après dans toute sa suite de ratios. Et c’est tout. Ça s’arrête là. Donc, nous, on a une intervention au début sur rendre vendu le produit. Et alors, après, évidemment, on a des équipements.
Marc 00:13:24 – 00:13:34 : Sur les opérations, sur le fait d’avoir, l’acquisition du modèle 3D dans la meilleure condition et en fait le reste après autonomie complète autonomie complète du client software.
Hugo 00:13:34 – 00:14:12 : alors évidemment on a une équipe qui fait des formations on a beaucoup de support on a une académie on a des tutos etc. on ne lâche pas nos clients dans la nature parce que c’est quand même une révolution. un peu c’est copernicien le truc quand tu dis à des gens qui sont habitués à avoir des photographes des humains tout ça c’est terminé. tu as tout ça avec ton ordinateur. Au début tu bouscule les habitudes. donc le but c’est d’arriver à un résultat c’est de simplifier tellement le produit et l’expérience que l’utilisateur avait à son résultat avec le moins de clics possible, le moins d’efforts possible. Et pour te donner une idée, c’est un chiffre qu’on n’a pas encore partagé, je te donne une toute petite exclue, mais on fait 10 000 rendus par mois. Les clients font 10 000 rendus sur l’app par mois, donc c’est un très très gros volume.
Marc 00:14:12 – 00:14:17 : 10 000 rendus, est-ce qu’on peut savoir de combien de produits ?
Hugo 00:14:17 – 00:14:25 : Au total, combien de produits on a ? On a passé les 10 000 produits. Je ne saurais pas te dire le chiffre, c’est une bonne question. 10 000 produits, plus de 1 000 marques, c’est une moyenne de 10 000.
Marc 00:14:25 – 00:14:38 : Ok, d’accord. Alors, quelle était la mise de départ pour lancer la boîte? en termes de data ? Comment est-ce qu’on construit un outil de modélisation 3D ? Ce n’est pas des données ultra courantes ?
Hugo 00:14:38 – 00:14:38 : Non.
Marc 00:14:38 – 00:14:40 : Voilà, quelle était la mise de départ ?
Hugo 00:14:40 – 00:17:53 : Écoute, encore une bonne question. Alors, ça me ramène, tu me fais faire un flashback quelques années en arrière, en 2020. Écoute, nous, ce qu’on a fait, pour t’expliquer aussi comment on a structuré ça par rapport à l’histoire de la boîte. On ouvre la boîte le 9 mars 2020. avec mon frère, tout feu, tout joie, l’excitation des premiers jours, etc. 16 mars 2020, c’est la guerre, confinement, Covid. Donc là, bon, ça te stoppe un peu dans ton euphorie. Plus rien ne se passe, tout ce qui est sujet de levée de fonds, etc., ça s’arrête, etc. Et donc, on s’est dit, OK, on ne va pas perdre une seule seconde et on va acquérir de la data et faire du business tout de suite. Et donc, on est allé go to market jour 3. Et littéralement, jour 3, on est allé chercher nos premiers clients. Et d’abord, la première data, et je pense que ça vaut pour tous les gens qui nous écoutent, c’est un bon conseil, c’est parce qu’on peut vite se partir dans des choses théoriques, surtout quand on est sur de la data et qu’on essaie d’accomplir quelque chose. Il faut accomplir quelque chose qui règle un pain. Et nous, on est vraiment allé voir des clients, donc des startups, à l’époque, les startups qui cartonnaient, les feeds, les June cartonnent toujours. Et on leur a proposé de travailler pour eux gratuitement pour comprendre quelles étaient leurs problématiques. Ça a été vraiment la base numéro un de la data pour savoir ce qu’il fallait qu’on arrive à acquérir comme données. Parce que, comme tu dis au début, tu dis on va faire un logiciel de modélisation, tu ne sais pas par quel bout tu le prends et tu ne sais même pas de quoi tu es en train de parler. D’ailleurs, Paul et moi, mon frère et moi, mon associé et moi, si tu veux, au début, on a dû faire notre culture sur le sujet. Donc, on est vraiment parti de zéro. Là, on a identifié les peines. Et après, on a… scinder ces pains en dataset dont on avait besoin. 1. C’est quoi la nature du contenu que tu veux générer ? Bon, là, tu as énormément de ressources en ligne. Tu peux scraper plein de trucs. Tu as aussi les ad managers qui sont ouverts. Tu peux les t’inspirer. Tu peux les regarder. Qu’est-ce que c’est une image marketing pour une marque ? Et donc, ça te permet déjà de restreindre drastiquement le champ des possibles. Parce que quand tu pars et tu dis, je vais créer une app de 3D qui va autonomiser la production de visuels produits, en fait, c’est mignon, mais ça ne veut rien dire. Ça ne veut rien dire du tout. Donc, tu as besoin de savoir c’est quoi l’objet que tu veux automatiser, sur lequel tu veux innover. Et donc, déjà, on a vraiment restreint à des types de contenus très précis. Donc, de la photo de packshot, de la vidéo simple et des animations simples, etc. Et puis après, on est arrivé à un moment, un an après, où comme on avait tout de suite été go-to-market, on commençait à avoir un petit volume de contenu et on a pu commencer à traîner la data sur les contenus, les visuels qu’on générait à ce moment-là. Donc, on s’est mis à avoir de la data maison qu’on réinjectait. Alors, avec le recul… On est tellement loin de ça maintenant que ce dataset, il a périmé assez vite. Mais on a tout de suite pu enclencher la pompe à data et puis récupérer des choses. Aujourd’hui, quand je te dis les 10 000 photos par mois, elles nous servent à trainer à grande échelle notre modèle. C’est-à-dire qu’on injecte en permanence ce qui est créé sur l’app. Qu’est-ce qui plaît ? Qu’est-ce qui ne plaît pas ? Qu’est-ce qui est téléchargé ? Qu’est-ce qui n’est pas téléchargé ? Dans quelle ratio c’est exporté ? Est-ce que les gens font des stories ou des landscapes ? On a appris plein de trucs. Moi, je pensais que… Tu veux principalement du landscape parce que tu peux redécouper dedans. La réalité, c’est que le winner absolu, c’est le carré. Et donc, en regardant ça, en regardant cette data-là, on l’a réinjecté. Et puis après, on a eu un parcours niveau levée de fonds qui a été sympa. Et donc, on a pu structurer des équipes. On a pu vraiment investir à la fois sur le bac et l’infra pour avoir de la data propre et puis sur notre capacité d’analytique particulière. ok mais vraiment mon conseil c’est quand tu ne sais pas il faut être bête et méchant. alors là je ne suis pas en train d’expliquer comment boulonner la fusée pour l’envoyer mais vraiment il faut partir du pain. il faut partir de la base. qu’est-ce que tu veux régler? pourquoi tu cherches de la data? parce que sinon tu peux tellement t’éloigner vite et partir sur des chemins de traverse sur lesquels parfois tu trouves un autre business une autre opportunité mais souvent tu t’es juste éloigné de ton sujet et tu n’as rien fait. quoi?
Marc 00:17:54 – 00:18:11 : Alors qu’est-ce que les avancées technologiques récentes, les chat GPT par exemple, les stable diffusion modèle de l’autre, qu’est-ce que ça change pour vous, vous êtes créé en 2020 donc avant les grandes avancées dont je viens de parler, qu’est-ce que ça a changé pour vous ?
Hugo 00:18:11 – 00:20:48 : Alors, pas vraiment avant les grandes avancées. En fait, avant les grandes avancées, dans ces produits-là qui sont devenus grand public, ça a évidemment un raison. Il n’y avait pas de chat GPT à cette époque-là. Mais moi, j’avais eu la chance de travailler avec les chercheurs en intelligence artificielle de Meta, parce qu’on avait ouvert à l’époque, quand j’étais adjoint du vice-président en Europe de Meta, le laboratoire d’intelligence artificielle de Meta à Paris, qui est passé de 3 chercheurs à 60 chercheurs. et bon moi ça m’a tout le temps fasciné. si tu veux ces discussions que j’avais avec eux et donc en fait on a eu l’oeil dessus très tôt via ce qu’on a vu là-bas parce qu’ils nous expliquaient à mon frère et moi on les rencontrait tout le temps et ils étaient déjà sur ces recherches. là d’ailleurs je me rappelle Quand tu as eu ces technologies qui, maintenant, sont assez standards, qui permettent de détourer le fond, dont tu parlais tout à l’heure, Photorum le fait, mais tu as plein d’autres apps qui en ont fait, tu en as plein d’autres qui le font. C’est un papier en open source qui était là depuis 10 ans, qui était très, très vieux, en fait, tu vois, qui s’est mis à être exploité. Donc, c’est des technos qui sont là depuis longtemps. Nous, on a fait un choix conscient, stratégique de partir sur la 3D et pas la 2D. justement en voyant tout le début d’innovation qu’on commençait à avoir sur la 2D. Parce que PhotoRoom, leur force, c’est qu’au niveau de distribution de l’app et au niveau produit, c’est des monstres, c’est des tueurs, c’est une des meilleures équipes en France. Mais la tech derrière, c’est beaucoup d’open source. Et aujourd’hui, tu vois tous les jours des mini PhotoRoom qui se lancent. Donc l’enjeu, c’est d’être le meilleur sur l’exécution. Nous, on s’est dit, on va essayer quand même de développer une barrière, une défensabilité plus forte en partant sur un autre techno. Alors sur laquelle il y avait beaucoup, beaucoup moins d’open source à l’époque, qui a été la 3D. Et depuis, effectivement, il y a eu énormément de choses. Donc nous… On est surexcité, je ne peux pas te le dire autrement. Ça tire le marché, ça a éduqué tous les clients. Maintenant, tout le monde comprend que tu peux générer des très belles images sans contraintes physiques classiques d’un shoot. Et ça change la trajectoire de la boîte tous les mois. C’est-à-dire qu’on est une équipe de recherche et de développement pour vraiment rester à la pointe de ce qui se passe. Tu parles de stable diffusion ? Stable Diffusion, c’est le modèle d’open source que l’on a utilisé pour l’ensemble de nos modèles d’IA propriétaires. On a notamment un modèle d’IA qui permet de générer des textures 3D avec Stable Diffusion. On a spécialisé par-dessus une couche 3D. Stable Diffusion génère une photo 2D et nous, on la transforme en texture 3D avec les reflets, la transparence, le relief, etc. On a utilisé ces technos-là, elles nous portent, elles nous poussent vraiment. Après, Stable Diffusion, est-ce que tu fais du Stable Diffusion ou autre chose ? Il se trouve que Stable Diffusion ne porte pas très bien son nom parce que c’est une boîte qui est en termes de… de leadership d’organisation est très instable et je pense qu’elle va avoir un sujet dans pas longtemps, mais on reste très tactique et on exploite ces papiers dès qu’on voit un intérêt à travers un seul prisme qui est l’intérêt utilisateur. Est-ce que ça apporte quelque chose à l’usage de l’utilisateur ? On ne fait pas de lia pour faire de lia, c’est une mode et ce n’est pas très intéressant. Est-ce que je règle un pain ? Donc oui, si en deux clics je peux générer des textures de bois hyper réalistes, hyper quali et que je ne pourrais jamais photographier dans la réalité, ça c’est une vraie feature, c’est un vrai produit.
Marc 00:20:50 – 00:21:03 : Alors, tu as parlé de stable diffusion et d’open source, pas mal. Quel est l’état des lieux de l’open source dans la 3D ? Est-ce que l’état de l’art est public ? Est-ce qu’il est publié ? Est-ce qu’on a plutôt des gens qui ont verrouillé les meilleurs modèles pour eux ?
Hugo 00:21:03 – 00:23:35 : Ça, c’est l’enjeu. On en parlait avant le podcast sur la régulation. L’open source, c’est la meilleure sécurité. Et derrière la question que tu poses, la question que tu dis, c’est est-ce qu’il y a des mecs qui se gardent des cheat codes dans la poche ou est-ce que tout est vraiment public ? C’est un avis très personnel, donc il vaut ce qu’il vaut. Si ça se trouve, il ne vaut rien. Et puis dans trois mois, tu me rediras, tu vas le voir, tu es gouré. Probable. Sur la 3D, tu as de la technologie dans le scanning. Elle est portée par LiDAR, donc elle est portée dans les derniers iPhones. Tu as des scanners intégrés dans cette caméra-là qui te permettent d’acquérir un objet 3D. Il y a énormément de limites. Tu ne peux pas acquérir un objet transparent, un objet qui reflète, etc. Mais déjà, je pourrais scanner quasiment cette chaise. Elle a plein de features dessus. Je peux l’acquérir. Donc, Le fait que tu aies une caméra qui permette du scanning dans l’iPhone, déjà, ça veut dire que tu as une limite hardware qui est tombée. Et ça a permis énormément de développement. Et notamment l’émergence de plein de papiers en open source. Donc là-dedans, tu as une littérature foisonnante. Ceux qui veulent creuser, vous tapez Goshen Splatting sur Twitter ou Nerf sur Twitter, vous allez voir, c’est fou. Et ça bouge. à la demi-journée. Sans déconner, ce que j’ai vu ce matin sur Twitter, ce n’est pas ce que je verrai demain. Donc là, c’est hyper excitant. Nous, on ne veut pas développer de choses propriétaires sur ça. On va juste utiliser les meilleurs papiers qui seront là. Mais si tu veux, il y a une telle traction dans le field qu’on se dit, OK, il y a des gens qui vont le faire très bien et mieux que nous. Et on exploitera le winner de cette partie technologique. Après, sur la génération d’images, c’est une autre histoire. Tu as vu Sora, évidemment, l’intelligence artificielle générative de vidéos d’OpenAI qui vient d’annoncer qu’elle fait évidemment grand bruit. La dernière rumeur de gens bien informés, c’est qu’il est trainé sur de l’image 3D. Donc ils ne l’ont pas trainé le modèle sur une vraie vidéo, mais ils l’ont trainé sur des vidéos générées dans Unreal Engine, qui est le moteur de computer graphics le plus répandu dans les jeux vidéo, le plus réaliste. Qui est moins ouvert que Blender, mais qui est vraiment d’une qualité bluffante sur le réalisme. Et donc tu vois quand même que les grandes IA se basent beaucoup sur la 3D. Et nous, on a regardé avec l’équipe en détail les vidéos qu’ils ont partagées. Ils n’ont pas partagé grand-chose. Ils ont fait un gros coup de code pour l’instant. On n’a pas vu le produit. Personne n’a pu tester. Mais oui, c’est de la 3D. À 100%, c’est de l’image générique. Donc, c’est rigolo de voir que même ces grands acteurs s’en servent. Puis pour répondre, je suis un peu long, mais je suis répondu à ta question originale. Tu as des mecs, des fous. Franchement, il n’y a pas d’autre mot. Les mecs qui ont fondé Blender, c’est des fous. Les gars, ils avaient une Rolls entre les mains. Ils se sont dit non, on fera en open source. et sans revenus ils sont 17 je crois et ça c’est une équipe. franchement il faut saluer le courage moi je trouve de ces mecs là de se dire ok on va passer 20 ans sur le développement d’un logiciel 3D hyper complexe on va le mettre en open source? donc non c’est assez horizontalisé.
Marc 00:23:37 – 00:24:09 : Mais alors, quel est le débouché de l’open source business ? Parce que c’est vrai que la façon dont tu le décris, ça a l’air d’être vraiment, c’est un don de soi, c’est un vœu de pauvreté, c’est de faire de l’open source. Est-ce qu’il y a de la place pour des business models qui font de l’open source ? de boîtes qui font du revenu? qu’est-ce qui peut incentiver les entreprises à faire de l’open source qui ne soit pas commercial au contraire qui soit commercial et qui ne soit pas un don de soin?
Hugo 00:24:09 – 00:25:37 : ça c’est une très bonne question. on peut passer 3 heures. je pense que t’as quand même des fous tu dis le vœu de pauvreté etc. les mecs de Blender tu vois le revenu de Blender c’est quelques poignées de millions basés sur les dons. les mecs ils y sont depuis 25 ans. Donc, tu as des gens quand même dont c’est la mission. Et moi, qui en connais aussi beaucoup, beaucoup de travail des chercheurs en machine learning et en intelligence artificielle, c’est des gens qui sont dans cette démarche. Ils ne sont pas dans une démarche commerciale. Ils sont dans la démarche de faire avancer la science et la recherche. Et… Et paradoxalement, c’est les profils qui valent le plus cher sur un marché. Tu vas embaucher un talent de ces métiers-là. Non, c’est des packages qui n’existent pas dans la vraie vie. Donc, tu as quand même, je pense, encore cette philosophie-là. Moi, je le vois même dans notre équipe d’ingénieurs qui est pilotée par mon frère, notre CTO par Paul. Tu as quand même énormément de mecs qui tiennent beaucoup à ça, au fait que ça reste en open source, que ce ne soit pas commercialisé, que ce soit vraiment à des fins de recherche. Le vrai sujet pour moi derrière ta question, c’est la privatisation de l’open source. Je connais peu de boîtes aussi mal nommées qu’Open AI. Open AI pour open source qui a juste 100% privatisé un projet qui devait être non lucratif sous l’impulsion de Microsoft si on résume dans les grandes lignes. Donc c’est une vraie question que tu poses. Moi je ne pense pas qu’il y ait un intermédiaire, je pense qu’il y a le don de son intelligence, le don de sa production intellectuelle, c’est l’open source originale, elle sera toujours là. Et après tu as le business et de la même façon qu’il a toujours été là, il sera toujours là.
Marc 00:25:39 – 00:25:58 : à ma question tu as répondu notamment le recrutement. d’une certaine façon l’incentive de l’open source c’est de recruter des monstres. mais chez Meta le recrutement c’en est un sacré. Meta tire le monde de l’IA avec de l’open source. aujourd’hui ils ont une production qui est colossale et ils publient tout.
Hugo 00:25:59 – 00:26:01 : c’est à leur honneur c’est à leur crédit parce que c’est pas le cas de tout le monde.
Marc 00:26:02 – 00:26:10 : ils jettent de l’argent par la fenêtre. je pense pas qu’il y a derrière ça. il y a un business un intérêt pour eux.
Hugo 00:26:10 – 00:27:35 : tu sais J’ai eu la chance de travailler un peu avec Mark Zuckerberg. Je pense qu’il est dans une démarche, lui, pas que business, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Je pense qu’il y a une partie de ce que tu entends sur lui, sur l’initiative originelle qui est derrière Facebook, qui est honnête de connexion, de permettre plus de communication, de plus de fidélité. Et je pense qu’il prend date devant l’histoire quand il fait ça. Je pense qu’il se dit, OK, moi, je ne veux pas être le méchant. Je ne veux pas être Sam Altman, parce que Sam Altman, je pense qu’on s’en rappellera comme un grand méchant. et Zuck et Meta et le leadership de Meta ils ont commit ils ont signé des papiers ils ont fait des promesses des pledges en disant que ça resterait open source. je pense que leur intérêt il est sur la bataille des talents. Parce que quand tu dis, moi, je ne vais pas faire de l’open source, mais je vais privatiser les modèles et les commercialiser, à nouveau, tu te pries de tout un pool de talents, de mecs en intelligence artificielle qui ont poussé ces très beaux cerveaux qu’ils ont dans ces métiers-là parce qu’ils ne veulent pas avoir une démarche commerciale. Et ils ont une démarche de recherche et de recherche fondamentale, donc qui ne doit pas avoir d’application forcément business. Donc l’intérêt de Meta, c’est de dire, tous ceux qui sont de bonne volonté sur l’open source, vous êtes à la maison chez nous, Et vous n’êtes pas dans l’antre des mecs qui vont commercialiser. Cela étant, évidemment, Meta ne fait rien gratuitement. On a vu les résultats de Meta récemment. Tout ça est derrière quand même exploité dans leurs produits en priorité. Ça, ça ne me choque pas. Tu fais de la recherche, tu la mets en open source, tu l’exploites toi. Tu as le droit.
Marc 00:27:36 – 00:27:40 : Oui, tu as accès à ceux qui l’ont écrit pour du consulting interne.
Hugo 00:27:40 – 00:27:43 : Oui, de l’intégration. Moi, je trouve que c’est honnête.
Marc 00:27:43 – 00:27:43 : C’est normal.
Hugo 00:27:43 – 00:27:49 : Ils y dépensent, ils y investissent beaucoup d’argent. C’est des dizaines de milliards. Donc, ce n’est pas volé.
Marc 00:27:49 – 00:27:50 : Non.
Hugo 00:27:50 – 00:27:55 : J’espère que mes ex-camarades de méta vont écouter ce podcast parce que je suis gentil avec eux quand même.
blanc gênant
Marc 00:27:55 – 00:28:18 : Alors, comment est-ce que vous faites évoluer ? Tu nous as dit que vous leveragez un peu la donnée utilisateur au fur et à mesure. Comment est-ce que vous faites évoluer vos modèles au fur et à mesure ? Et comment est-ce que vous évaluez surtout la qualité des modèles ? Un domaine, encore une fois, où le rendu, c’est est-ce que ça plaît à l’œil ou pas ? Et c’est très dur de mettre un chiffre sur est-ce que ça plaît à l’œil ?
Hugo 00:28:18 – 00:30:17 : Ça a été un des énormes chantiers qu’on a fait l’année dernière. Donc comment est-ce qu’on reste vigilant et bien flexible sur le sujet ? On passe notre temps à réfléchir à comment on peut s’autodisrupter. La majorité de notre équipe sur les 40, c’est une équipe technique avec de la recherche qui passe son temps à chercher comment on peut casser notre modèle, faire mieux, explorer de nouvelles opportunités. Et ça fait des bébés comme celui dont je t’ai parlé sur les textures, qui est un accident. Et comme on est… L’application layer, comme on est vraiment là où on applique ces technologies-là dans un produit, en fait, on a une vue d’ensemble de tout ce qui se passe qui est exceptionnelle et on n’est pas lié à une techno ou à une autre. On peut changer et on a changé régulièrement de moteur de rendu, d’infrastructure cloud, d’open source en IA pour la partie générative. Ça c’est le premier truc, c’est juste un philosophique et management, c’est impulsé par Paul et moi, et c’est de dire, on doit toujours chercher, on n’est pas arrivé, on joue un jeu qui est excitant mais qui est dangereux, donc il faut qu’on soit toujours vigilant. Ça c’est le premier principe. Et puis deux, ça c’est une très bonne question, c’était le chantier de l’année dernière, comment tu évalues l’impact de ce que tu as fait et de ce que ça a marché ? A nous, quand tu es au layer applicatif, ce qui est formidable, c’est que tu as des utilisateurs. Donc, tu n’as pas des lecteurs d’un papier en open source. Tu as des utilisateurs. Nous, on a des milliers et des milliers d’utilisateurs. Et donc, on sait s’ils utilisent ces produits ou s’ils ne les utilisent pas. L’outil de texture dont je viens de te parler, c’est un carton. C’est 50% en moins de deux mois de la base qu’il a utilisée. Donc, c’est énorme. Et donc, on a ce fil de est-ce que c’est utilisé? ? Et c’est de façon philosophiquement comme ça qu’on attaque le produit. C’est un conseil que je donne à tous les gens qui font du produit. C’est de partir du peigne et puis vérifier que c’est utilisé. Parce que si vous avez construit un truc, ça semble basique, mais beaucoup de gens ne le font pas. Si tu as construit un énorme truc dans ta tête, tu es intelligent, donc tu l’as poussé, tu as construit un raisonnement, c’est logique, c’est rationnel, il n’y a pas de problème. Et après, le marché ne l’utilise pas. Tu as juste ta réponse. Le marché n’en veut pas. C’est pas grave. Il faut juste tout de suite se remettre sur ses pieds et partir dans une autre direction. Et le plus tôt tu testes, nous, on dit qu’il faut faire des V0. Tu ne fais que des V0, même pas une V1. Tu dois lancer le truc même s’il est flingué, même s’il ne marche pas. Regardez Sora d’Open Air. Les mecs, ils ont cassé Twitter pendant trois jours. On n’a rien vu.
Marc 00:30:17 – 00:30:19 : Et ils disent, ce n’est pas tout de suite.
Hugo 00:30:19 – 00:30:39 : Franchement, ils ont testé. Et c’est pour ça que c’est eux qui ont pris la pôle position. Parce que quand tu écoutes les grands chercheurs en IA, les LLM et les modèles génératifs sont là depuis très longtemps. Et ils te disent, il n’y a rien de nouveau. C’est juste qu’ils l’ont mis dans les mains des gens et qu’en marketing, ils sont meilleurs. Donc, c’est une bonne leçon à tirer de l’histoire récente des 18 derniers mois avec OpenAI et ChatGPT et puis toute la suite.
Marc 00:30:39 – 00:30:49 : Alors, du coup, sur toutes ces données que vous avez sur l’utilisateur, qu’est-ce que tu peux nous dire ? Quelle est l’appétence du marché sur les visuels ? Tu nous avais dit des photos carrées plutôt.
Hugo 00:30:49 – 00:30:53 : C’est énorme, c’est huge parce qu’en fait, à nous, ça part du pain. Donc, comme il y a un vrai pain…
Marc 00:30:53 – 00:31:00 : Non, je veux dire, est-ce que les gens veulent des paysages de plage ? C’est quoi les tendances, en gros ?
Hugo 00:31:00 – 00:32:19 : On s’éloigne dans une tendance, ça, ça intéressera les plus marketing de ton audience. Il y a pendant des années, moi, j’en ai beaucoup, beaucoup parlé, on te disait réutilise tes assets. Tu as un réseau à l’autre, etc. Nous, ce qu’on voit, c’est que comme maintenant, tu as des outils qui te permettent de faire de la création par réseau, le recyclage d’assets est en train de prendre un petit coup dans l’aile. Donc, ils ont vraiment une strata pour Insta qui est différente de pour LinkedIn, de pour TikTok, de pour leur réseau. Ça, c’est intéressant. Les assets, tu les recycles de moins en moins. Alors, Attention, parce que là, je vous parle de marques, on a compris, sophistiquées, etc. Si vous êtes au début, vous êtes dans les trois premières années, vous êtes en train de cranter votre marché, etc., il n’y a aucun problème à réutiliser vos assets. Allez-y, tout va bien. Mais ceux qui ont les moyens et qui ont le temps, par secteur, ils vont créer des contenus. Donc nous, on voit vraiment des espèces de, on appelle ça des brainkits, mais de mini-marques sous les marques par réseau qui s’adaptent au code du réseau. Tu ne parles pas pareil sur TikTok que sur LinkedIn ? Ça, c’est le premier truc. Deux, on voit l’explosion, mais quand je te dis l’explosion, c’est exponentiel chez nous, de la vidéo. C’est un truc de fou. Et ça a été démocratisé de plus en plus. Tu as eu la vidéo 2D, les Canva, etc. Et puis maintenant, tu arrives sur de la vraie vidéo produite. Tu ne pourrais pas produire à part avec à nouveau un gros moyen et un gros setup technique logistique que tu peux créer tout seul maintenant. Donc ça, c’est vraiment deux tendances très structurelles qu’on voit. C’est les deux que j’ai de tête sur la data, ce qu’on a vu récemment nous.
Marc 00:32:20 – 00:32:28 : Alors, tu me parlais un peu de ton opinion. Comment est-ce que tu fais, selon toi, émerger les prochains champions IA ?
Hugo 00:32:28 – 00:32:30 : Question piège ?
Marc 00:32:30 – 00:32:31 : Non, question…
Hugo 00:32:31 – 00:32:32 : Vraie question.
Marc 00:32:32 – 00:32:35 : Question opinion.
Hugo 00:32:35 – 00:35:01 : Écoute, moi, j’ai un point de vue un peu dissonant par rapport à ce que tu entends. On m’interroge beaucoup dessus souvent. Déjà, tu ne les régules pas. Le premier truc qu’on fait en Europe, c’est qu’on va créer une nouvelle génération d’entreprises et le lendemain, on régule. Les actes, le machin, le truc, le bidule, on est les premiers à dégainer pour réguler. Mais la réalité, c’est que dans les leader tech et IA, sur les 50 plus gros sur la planète, 84%, c’est les Américains. Et pourquoi ? Parce que l’État est derrière ces entreprises. Et il n’y a pas de régulation au lendemain d’une innovation. La réalité, c’est que l’intelligence artificielle s’est faite aux États-Unis pour partir en Asie, mais énormément aux États-Unis parce que ça a été très permissif pendant 30 ans. Donc, mon premier truc, c’est laissez-nous innover, laissez-nous appliquer, laissez-nous chercher. C’est un enjeu de souveraineté essentiel. Celui qui contrôlera l’IA, qui contrôlera la data qui est injectée dans l’IA, contrôlera la nouvelle page d’Internet qui est en train de s’écrire et donc contrôlera une grande partie de notre économie. Ce n’est pas un enjeu léger. Ce n’est pas pour faire de la com parce que les hauts commissaires européens, ça les éclate de passer devant les appareils photos. C’est un enjeu business, économique, politique et de souveraineté. Donc premièrement, pas de régulation opportuniste et pas de régulation quand on est le seul continent qui régule Parce qu’il y a les Américains, les Asiatiques, les Russes, les Africains qui sont meilleurs, de plus en plus bons sur le sujet, qui ont un pool de talent dingue, ils ne régulent pas, c’est open bar. Et là on n’est pas du tout dans la phase de régulation. D’autant que le contre-argument c’est de dire oui mais il peut y avoir des deepfakes, des usurpations d’identité, etc. Tout ça est déjà régulé. Tu fais de la fausse information, tu es condamné, tu fais de la diffamation, tu es condamné, tu fais du terrorisme, tu es condamné. Donc il y a déjà un cadre légal pour ça. Il ne faut pas condamner la technologie, il faut condamner son application. Et après, est-ce qu’on fait bien à l’inverse ? Et ça, c’est tout à l’honneur du secteur privé. Et c’est tout à l’honneur, ils n’aiment pas être cités, on ne va pas le faire, mais de certaines grandes fortunes françaises, d’investir massivement dedans. Massivement. Voilà. Mistral, on en pense ce qu’on veut, mais c’est quand même un énorme investissement qui nous met sur la carte. Parce que tu n’as pas Mistral ? l’Europe, elle est aux bananes, elle est dans les fraises sur le sujet. Donc c’est ça, laissez-nous innover, ne mettez pas un cadre juridique, légal préemptif, laissez-nous travailler, et puis continuez d’investir comme vous faites. Et là, pour le coup, c’est le public qui est défaillant, mais le privé, il est plus qu’au rendez-vous. Les personnes dont je te parle, elles savent consciemment qu’il y a 99,9999% de chances qu’elles ne revoient jamais leur argent, mais elles sont dans une démarche de préserver notre souveraineté sur le sujet.
Marc 00:35:02 – 00:35:06 : Alors, quel est le niveau de régulation qu’il faut mettre sur l’IA pour toi ?
Hugo 00:35:06 – 00:36:28 : Moi, je suis d’avis de le mettre très bas. Je considère que l’IA, on en a parlé, la seule régulation, ça doit être la publication en open source des innovations. Moi, je le ferais comme ça. Je ne suis pas au commissaire européen, mais si je devais réguler, je dirais une innovation, un papier qui présente une vraie innovation qui n’est pas encore connue, doit être en open source pendant tant de temps. Et pendant ce temps-là, tu as tout le monde qui va se servir dedans, qui va le corriger, qui va le compléter, qui va travailler dessus. C’est ce qui se passe depuis 30 ans dans l’intelligence artificielle. Les chercheurs, ils ne font que faire de l’open source. Et la réflexion consciente de leur part, c’est de dire plutôt que d’être dans des chapelles individuelles, on met tout en commun. Et on regarde ensemble pour pousser le marché, pousser l’innovation. Donc moi, j’aimerais qu’on revienne à cette philosophie originelle, parce qu’à nouveau, ça a 20-30 ans, c’est pas 2022. Le régulateur a travaillé en 2022, mais c’est vieux, ça fonctionnait. Est-ce qu’on a vu des campagnes de deepfake renverser un gouvernement depuis ? Non, parce que c’est surveillé par d’autres instances. Donc, sur la technologie forcer l’open source s’assurer qu’elle est respectée c’est la question que tu posais. faire en sorte qu’on n’ait pas des bastions genre open AI où tout est privatisé mais que tout soit vraiment en open source avec pour moi un critère qui est de dire c’est nouveau ça doit être en open source dans le domaine public si je résume pendant tel délai et ensuite faire appliquer la loi qui est déjà demain une IA qui permet de faire de l’usurpation d’identité il faut sanctionner les mecs qui s’en servent pour faire de l’usurpation d’identité. c’est dans le code pénal de l’usurpation d’identité. pas besoin d’une nouvelle loi.
Marc 00:36:28 – 00:36:57 : oui C’est marrant parce que sur le monde de la recherche, typiquement, l’open source, ce n’est pas quelque chose qui a toujours existé. C’est quelque chose qui a été finalement imposé par une chose, qui est qu’un papier qui ne publie pas son code est un papier qui est moins fiable. On a vu trop de chercheurs mettre la poussière sous le tapis. Et donc, finalement, c’est venu dans le monde de la recherche qu’un papier qui n’a pas publié sa source, n’est pas un bon papier, et donc les choses se sont faites d’elles-mêmes. Finalement, voilà.
Hugo 00:36:57 – 00:36:58 : Ça fonctionnait tout seul ?
Marc 00:36:58 – 00:37:01 : Quel serait l’équivalent régulatoire ?
Hugo 00:37:01 – 00:38:17 : Ce que je te dis, t’assurer que ça, c’est toujours le cas. C’est pas optionnel, c’est pas peut-être, c’est obligatoire. Tu es une entreprise d’intelligence artificielle, tu fais de la production de papier en IA, tu dois mettre en open source tout ce qui est nouveau. Ce qu’elle a depuis longtemps, c’est déjà là, d’accord. Mais tout ce qui est nouveau, pendant un délai, à fixer, j’en sais rien, moi je suis pas régulateur à nouveau, mais pour que tes pairs puissent regarder et compléter. Moi, je me rappelle de conversations avec des chercheurs en intelligence artificielle chez Meta, en 2015, il y a longtemps, 10 ans. Le mec, il inventait des systèmes de traitement de l’image qui permettaient d’inverser le système de traitement de l’image des Tesla. Donc, il pouvait te dire, le piéton, c’est pas un piéton, c’est un arbre, et le trottoir, c’est la route, et la route, c’est le trottoir. Tu vois le truc ? Donc là, potentiellement, c’est très malicieux. Tu peux faire n’importe quoi avec ça. Si tu arrives à hacker un système d’une voiture autonome, tu peux techniquement la transformer en bélier qui écrase les gens sur la route, tu vois ? Si je pousse le trait. C’était quoi son cheval de guerre, son dada ? Le mettre en open source, il a été mis en open source, cité je ne sais pas combien de centaines de fois, et corrigé, contrôlé. Donc dedans, dans le code, il y a eu plein de contrôles, plein de sécurités qui ont été mises. Ce n’est pas un règlement européen qui peut rentrer dans cette technicité de toute façon. C’est sûr. Juste pour compléter, je suis d’avis qu’on laisse le marché s’auto-réguler sur ce sujet, si je résume en une phrase. Ça marchait très bien, je ne vois pas pourquoi on ne changerait un équilibre qui était pérenne.
Marc 00:38:17 – 00:38:31 : Si on fait un pas en arrière et on revient un peu plus sur le produit, la roadmap de la startup, est-ce que tu as des erreurs que tu peux nous partager pour nous faire gagner du temps dans une roadmap produit en général ?
Hugo 00:38:31 – 00:40:42 : Oui, j’ai plein d’erreurs. Laquelle, j’ai envie de raconter devant un micro ? Elle est bien la question encore. Non, je reviendrai à ce que j’ai dit, c’est-à-dire de ne pas partir d’un pain, de partir d’une théorie. Il faut partir de la pratique, il faut partir de la réalité. Ça fait perdre beaucoup de temps au début. Parce qu’après, tu le fais une fois, deux fois, tu as perdu 12, 14 mois, tu as capté très vite et tu ne le fais plus. Donc tu prends vite le pli. Mais si vous pouvez vous économiser ce temps-là au début, que nous, on a économisé par défaut parce qu’on n’a pas eu le choix, faites-le. Je pense que c’est vraiment le meilleur conseil que je peux vous donner. C’est-à-dire confrontez-vous tout de suite au marché, confrontez-vous tout de suite à votre utilisateur, à votre client. N’évitez pas ça. Dès que vous avez un début de traction, un début d’utilisation, re-assessez. Ce n’est pas parce qu’une fois vous l’avez fait dans les six premiers mois que c’est bon, vous avez fait le boulot. Tous les jours, c’est quotidien. Moi, tous les jours, j’écoute des clients. Tous les jours, je suis dans des meetings clients, des meetings utilisateurs. J’écoute ce que me dit le marché tous les jours. Et la boîte entière fait ça. Donc, c’est ce qu’a fait notre force, notre vitesse. On a fait des grosses croissances, donc qui a été forte. Et puis après, la plus grosse erreur, mais je crois qu’elle est courante, c’est dans le recrutement. Quand vous recrutez quelqu’un, le point de départ, c’est que vous avez un problème. Donc, vous n’arrivez pas à régler un sujet. Vous avez un problème, je ne sais pas, ça peut être n’importe quoi. Vous n’arrivez pas à faire une marque assez puissante. Et vous vous dites, je vais recruter quelqu’un qui va le faire. C’est l’assurance d’un échec dans 100% des cas. En tout cas, dans notre expérience à nous, ça a toujours été un échec. On va prendre quelqu’un qui sait faire et puis on va le laisser. Et ça peut être des gens de très grande qualité. Ça peut être des gens très bons, travailleurs, motivés, engagés. La réalité, en tant qu’entrepreneur, c’est que si vous n’avez pas, vous, fait le travail vous-même, vous n’arriverez à rien. Vous ne parlerez pas le même langage, vous n’aurez pas la même culture, vous n’aurez pas les mêmes codes, vous ne saurez pas ce qui se passe. Donc moi, je recommande à tout le monde de faire le métier pendant 3, 6, 9 mois pour lesquels vous voulez recruter avant de recruter. Vous aurez une bien meilleure visibilité. Nous, on ne l’a pas fait au début en pensant qu’en recrutant tel ou tel poste, on allait régler le problème. En réalité, c’est qu’on a perdu du temps, qu’à la fin, c’est mon frère et moi qui avons fait le métier, qui avons appris. Et les recrutements suivants qu’on a fait sur ces métiers-là, on a été beaucoup plus efficaces et ça a fonctionné. Donc voilà, vous éviterez de perdre du temps, vous éviterez de décevoir quelqu’un. Vous n’avez qu’à y gagner.
Marc 00:40:43 – 00:40:46 : Hyper intéressant. Alors, est-ce que tu as une anecdote à nous partager ?
Hugo 00:40:46 – 00:42:23 : Je ne crachais pas laquelle. Pareil. Si, j’en ai une. Maintenant, je peux la raconter. Un peu plus tôt que cette immatriculation en mars 2020, on a un premier angle, on sait qu’on veut faire le compte. Et on part au début vraiment bête et méchant en se disant, on va apprendre le métier, donc on achète des caméras, on a des photographes, on fait le métier de base et on teste comme ça. Et puis, on évolue comme ça pendant des mois vers l’automatisation complète. Et on lance un début de tour de financement en janvier ou en février, qui est après suspendu quand il y a le Covid, avec une première thèse qui n’est pas du tout la 3D. Et au milieu du tour de financement, on cherchait un petit million d’euros, on cherchait 700 000 euros. Beaucoup d’argent à l’époque parce que tu n’as rien, tu as ton pitch deck, tu as ta vision. Et au milieu, on avait la moitié en commit, on avait presque tout fini. On se regarde avec l’enfer et on dit, il y a un truc qui ne va pas. Il y a un truc qu’on n’arrivera pas à scaler. On n’arrivera pas à faire la grosse boîte qu’on veut faire. On fera une très belle boîte qui fera 5, 10, 15 millions d’euros, mais on ne fera pas la très grosse boîte. Parce que nous, ce qu’on veut faire, c’est le champion mondial français de la 3D pour le marketing. On a une très grosse ambition. Et du jour au lendemain, au milieu de la levée, On a changé complètement la thèse, complètement. On a jeté le pitch deck, on a refait un pitch deck en 24 heures, on a tout reconstruit. On ne l’a pas dit aux premiers investisseurs qui avaient commité sur le début du tour, on l’a dit au suivant et puis on a réussi à rassembler le tour en entier. Certains l’ont appris beaucoup plus longtemps. Bon, maintenant, tout le monde le sait, tout le monde est content parce que ça marche. et puis on a trouvé le market fit, mais…. voilà c’est l’anecdote que j’ai en tête où on s’est dit il y a un truc qui ne va pas. on peut faire une belle boîte mais on ne fera pas la boîte dont on a envie et on ne prendra pas le marché dont on a envie. il faut être courageux il faut faire un gros pari.
Marc 00:42:23 – 00:42:25 : c’était quoi le truc qui ne va pas ?
Hugo 00:42:25 – 00:43:05 : écoute c’était. on était sur un outil qui permettait d’avoir des shootings photos groupés avec une plateforme qui permettait de commander des briefs. donc c’est super. c’est ce qu’a fait derrière Miro ces boîtes. là donc il y a un marché. tu peux créer des boîtes dessus même si Miro ça va moins bien qu’avant. mais tu peux créer des boîtes dessus. c’était pas l’échelle qu’on voulait. Et je me rappelle très bien de ce soir, on s’est regardé avec mon frère, on s’est dit, on le fait ou pas ? Oui, on le fait, parce que notre conviction avait changé, on savait qu’on tenait le bon bout. Pas émis, il n’était pas bon, parce que tu es au milieu d’une levée de fond, tu as des mecs qui se sont engagés sur un projet, il t’en manque, etc. Donc, un peu technique comme jeu de jambes. Ce qui est cool, c’est qu’à la fin, comme ça fonctionne bien, tout est pardonné. Et voilà l’anecdote un peu sport qu’on a eue au tout début, vraiment au tout début de la boîte.
Marc 00:43:05 – 00:43:08 : Alors, quelle est la suite pour Mi ?
Hugo 00:43:08 – 00:44:38 : Écoute, là, on a vraiment réussi à identifier qui on sert le mieux, les marques dont on a parlé, qui sont plutôt des grandes marques, le big market. On a notre angle technique, on a un produit qui tourne très bien, on a quasiment plus d’incidents, de bugs, etc. Donc l’enjeu cette année, c’est de passer à l’échelle sur le business. On a déjà fait un… Très grosse croissance l’année dernière, on veut refaire une grosse croissance. Ça passe par accélérer sur la grosse, mais ça passe aussi par se lancer dans d’autres marchés. On est présent aujourd’hui dans 13 marchés, organiquement, sans avoir rien fait. On a un petit peu fait un peu de com’ au UK pendant un mois pour voir, mais on a eu de l’attraction partout. Donc on veut construire sur ça, sur le produit historique. Et puis, la next step, c’est de venir rajouter une brique distribution. Aujourd’hui, tu génères ton contenu, tu télécharges et puis après, tu vas le poster. Nous, ce qu’on veut faire, c’est que tu génères ton contenu et qu’il soit en transparence avec ton canal de distribution. Tu génères ta photo, ta vidéo, tu es connecté à ton ads manager Instagram, Meta ou à ton Shopify et puis on distribue directement le contenu. sur ton canal. pourquoi ça fait une différence? c’est pas juste simplifier le flow c’est juste qu’on veut maîtriser la data de la performance de la distribution. donc moi je veux savoir quand tu crées une photo sur fond blanc une photo sur fond violet laquelle des deux fonctionne le mieux. une fois que je saurai ça cette data là je la réinjecterai dans la génération. donc on veut créer cette boucle vertueuse. c’est la roadmap de cette année. On est bien avancé, on a les premières briques, les premières fondations et puis on contrôlera tout une fois qu’on l’aura fait parce qu’on générera, on distribuera et on réinjectera la data de la distribution dans la génération. Donc nos clients viendront et diront voilà c’est ça ma marque et puis après tout sera en autoplay.
Marc 00:44:38 – 00:44:43 : C’est hyper riche comme data et c’est l’intérêt de tout le monde de laisser l’optimisation se faire.
Hugo 00:44:43 – 00:44:44 : Automatiquement, exactement.
Marc 00:44:45 – 00:44:49 : Quel invité est-ce que tu aimerais entendre au micro de Data Driven 101 ?
Hugo 00:44:49 – 00:44:53 : Je ne sais pas, tu m’as dit que tu avais fait 50 et quelques podcasts, tu as déjà interviewé tout le monde.
Marc 00:44:54 – 00:44:55 : Il doit en rester.
Hugo 00:44:55 – 00:45:49 : Il doit en rester quelques-uns. Écoute, je pense à Daniel Marelli, je ne sais pas si tu le connais, qui est le fondateur très discret, nous il nous accompagne depuis le début, mais très discret de Deezer. Et qui a un parcours incroyable. De l’ancienne garde, il est jeune, il n’a même pas 40 ans, mais de l’ancienne garde, puisqu’il est au tout début, il a 18 ans quand il lance Deezer. Donc c’est vraiment le début d’Internet et du mobile en France et puis en Europe. Deezer, c’est 600 millions d’euros de chiffre. C’est une marque qui est connue partout en France et dans plein de pays en Europe et qui est très puissante au Moyen-Orient. Donc voilà, c’est un mec qui s’exprime très peu. Moi, j’ai la chance d’échanger beaucoup avec lui en direct. Donc voilà, il a beaucoup de choses à raconter. Je pense que c’est un très bon invité. Et c’est un entrepreneur développeur. Donc très technique pour ton audience. Je pense que c’est intéressant. Ça a été le Chief Technology Officer de Deezer et le développeur de l’app Deezer pendant 10 ans, 12 ans.
Marc 00:45:49 – 00:45:51 : On le contactera.
Hugo 00:45:51 – 00:45:56 : Tu peux le contacter de ma part. Tu me diras si ça prend. Mais je pense que c’est une discussion passionnante que vous pouvez avoir surtout sur les sujets qui t’intéressent.
Marc 00:45:56 – 00:45:58 : Super. Merci beaucoup, Hugo.
Hugo 00:45:58 – 00:45:58 : Merci à toi.
Marc 00:45:59 – 00:46:03 : Vous venez d’entendre Hugo Borenstein, cofondateur de OMI sur Data Driven 101.